De ce point de vue, rendre les femmes autonomes équivaut à les rendre efficaces collectivement et donc capables de se prendre en charge par rapport à leurs initiatives quotidiennes d’autoprotection, de revendication ou de plaidoyer. La dépendance féminine est systémique. La domination sur les femmes est à la fois familiale, locale, nationale et internationale. Rendre les femmes autonomes équivaut à les situer en position de force sur plusieurs plans.
Les femmes doivent être fortes ensemble pour surveiller l’action du gouvernement en leur faveur, tout comme elles doivent être capables de dénoncer et exiger des réparations pour les torts qui leur sont causés. Les violences sexuelles constituent un des facteurs les plus dégradants des conditions de la femme. Mais, comment être plus fortes que les hommes pour les reconditionner ou les sanctionner ?
Renforcer le leadership féminin c’est :
• Assurer une représentativité significative aux instances de prise de décision et de
mise en application des lois ;
• Consolider et sécuriser les noyaux combattants de femmes et les actrices sociales,
• Renforcer la solidarité et les échanges entre leaders féminins ;
• Favoriser les contacts entre la base et les instances de prise de décision ;
• Garantir du travail rétribué et des moyens de production aux femmes : le
leadership est en fonction de la mise en confiance collective et individuelle.
Mais, plus concrètement, pour y parvenir, le renforcement de l’instruction et le
développement des capacités intellectuelles des femmes constituent une condition sine qua
non de l’épanouissement de la femme, d’ou la proposition suivante :
Un projet de société pour les femmes en Afrique
Les Etats devraient s’engager rapidement à assurer :
1. L’accès de toutes les femmes et les filles à l’éducation, c’est-à-dire :
2
• Rendre l’enseignement primaire et élémentaire obligatoire et gratuit ;
• Proposer au Gouvernement d’établir une discrimination positive en faveur des
femmes : 5 années de scolarité gratuite pour les filles du primaire et du
secondaire ;
• Demander à l’Etat de garantir des bourses d’études spécialisées aux femmes et
des stages de perfectionnement ;
• Alphabétiser les femmes en milieu rural, etc.
2. La création d’emplois rémunérateurs pour les femmes.
3. L’allègement des corvées des femmes à l’eau, le bois, le pilage, le transport, etc.
C’est-à-dire :
• Donner de l’eau et du courant à la maison pour tous;
• Installer des moulins collectifs aux villages ;
• Faciliter le transport, etc.
4. Rétablir les infrastructures socio-sanitaires et routières, etc.
5. Lutter contre l’esclavage des femmes sous toutes ses formes ;
6. Installer des garderies d’enfants pour les femmes qui travaillent hors de chez elles, en
ville tout comme à la campagne ;
7. Promouvoir l’égalité des droits entre les hommes et les femmes à la maison et au
travail ;
8. Faire appliquer la loi sur le principe de la parité homme-femme et la gestion de la
chose publique et des conflits ;
Tout ceci devra permettre aux femmes de chez nous de savoir :
• Se prendre en charge ;
• Traiter d’égal à égal avec les hommes comme dans les pays civilisés et bénéficier
des mêmes droits et privilèges ;
• Combattre les fléaux de ces jours tels les violences, les viols des femmes, le Sida,
etc.
• Se mobiliser pour le rétablissement de la paix, une justice équitable et l’éradication
de la corruption dans notre pays ;
• Se présenter aux élections pour obtenir des votes et pas seulement accompagner
les hommes.
Pour accéder à l'intégralité de l'article : http://portal.unesco.org/shs/fr/files/9016/11331728931presentation_birhaheka.pdf/presentation_birhaheka.pdf
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