C'est l'ONG « Voix de Femmes » et ses 4 Organisations de base communautaire d'exécution OBCE partenaires au Soum, qui ont procédé au lancement de la caravane dénommée « Stop l'excision dans le soum » et dans le monde.
La cérémonie, riche en couleurs, a été marquée par une marche, une course cycliste féminine, des interventions et animations de troupes pour s'achever par du théâtre sensibilisateur pour l'abandon de l'excision dans les communautés.
Les méfaits de cette pratique ont été présentés par la troupe théâtrale de l'espoir de M'Bâ-bonga. Ce sketch a permis au public de savoir que des réparations de séquelles d'une mauvaise excision peuvent désormais s'opérer grâce à l'ONG « Voix de Femmes » en partenariat avec les OBCE.
Le maire, le chef coutumier, ainsi que le préfet, représentant le haut-commissaire du Soum, et la responsable de l'ONG « Voix de Femmes » ont tous, au cours de leurs interventions, appelé à l'abandon de la pratique de l'excision.
Les provinces dans lesquelles la pratique de l'excision est encore élevée ont été citées et le Soum occupe, de nos jours, la 3e place dans cette pratique néfaste.
La représentante de l'ONG « Voix de Femmes », Victoria Ouédraogo, a situé le contexte de ce projet financé par la Banque mondiale à travers le PADS.
Elle a, en outre, remercié l'assistance pour avoir répondu à l'appel, malgré ses multiples occupations. Mme Ouédraogo a indiqué qu'au Burkina, la pratique des Mutilations génitales féminines (MGF) est très ancienne et touche la totalité des provinces du pays et presque toutes les ethnies.
Elle a confié que selon une étude de l'Institut national de la statistique et de la démographie, réalisée en 1996, le taux de prévalence était de 66,35 % au Burkina. Ce taux est passé à 49,55% en 2006 au plan national et à 66,8% au Soum.
Ce résultat, bien que n'étant pas à la hauteur des attentes, a été obtenu grâce à l'engagement politique très fort des autorités, à la forte mobilisation communautaire, à la détermination des acteurs de terrain et au soutien des partenaires techniques et financiers.
Pour elle, beaucoup d'efforts ont été consentis pour la promotion de l'abandon de la pratique l'excision mais beaucoup restent à faire pour éradiquer cette pratique avilissante.
Et c'est dans cette optique que l'ONG « Voix de Femmes », dans sa mission pour la défense et la promotion des droits des femmes, a mis en oeuvre plusieurs projets dont celui du « renforcement de la participation communautaire dans la lutte contre les MGF ».
Car l'objectif général, a-t-elle ajouté, est de soutenir l'engagement du Burkina à lutter contre ces pratiques. Il faut rappeler qu'au Soum, « Voix de Femmes » avait, en 2011, accompagné 4 OBCE en renforçant leurs capacités opérationnelles par des formations sur les MGF et les techniques d'animation, en les dotant de matériel audio-visuel et de support de sensibilisation afin de leur permettre de mener efficacement des actions de communication pour le changement de comportements et de faire un plaidoyer sur toute l'étendue provinciale.
Cette année, pour appuyer davantage ces OBCE, l'ONG « Voix de Femmes », avec cette caravane « Stop excision », compte sillonner les 9 communes pour renforcer davantage les connaissances des populations sur les méfaits de la pratique de l'excision à travers des théâtres forum et les amener à un changement de comportements, a confié Félicité Méda, responsable de l'ONG Voix de femme au Sahel.
Pour gagner ce pari, l'ONG, a-t-elle dit, compte sur l'engagement des leaders d'opinion administratifs, des religieux, des coutumiers, de la société civile, des élus locaux, etc.
Par Dembo Assane Aissama
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