Si d’importants progrès ont été accomplis pour défendre les droits des femmes au cours de ces dernières décennies, de nombreuses lacunes subsistent. Pour que les droits des femmes soient universellement respectés, ONU Femmes estime qu’il est indispensable de s’attaquer aux causes structurelles de l’inégalité entre les sexes, telles que la violence à l’égard des femmes, le service de soins non rémunéré, le contrôle limité des ressources et de la propriété, et la participation inégale à la prise de décisions tant privée que publique. L’objectif distinct devra instaurer des normes minimales et favoriser des changements dans les trois domaines essentiels qui empêchent les femmes d’avancer.
- Tout d’abord, il devra combattre la violence envers les femmes. Une femme sur trois sera probablement victime de violences physiques et sexuelles au cours de son existence. La violence envers les femmes et les filles, qui est aujourd’hui la forme de violation des droits de la personne la plus courante au monde, est une manifestation de la discrimination basée sur le genre. Ce phénomène universel a un coût exorbitant pour la société.
- Ensuite, l’objectif devra s’efforcer d’étendre les choix qui s’offrent aux femmes et de renforcer leurs capacités. Les femmes et les hommes ont besoin d’opportunités, de ressources et de responsabilités égales. Il est urgent de leur garantir un accès égal à la terre, au crédit, aux ressources naturelles, à l’éducation, aux services de santé (et notamment à la santé sexuelle et procréative), à un travail décent et à une rémunération égale. De nouvelles politiques, telles que celles relatives à la garde des enfants et au congé parental, et un meilleur accès aux infrastructures (comme l’eau et l’énergie) s’avèrent essentielles pour réduire le travail non rémunéré des femmes, de sorte que chacun puisse jouir de l’égalité au travail et à la maison.
- Troisièmement, l’objectif devra répondre à la nécessité de garantir aux femmes la liberté d’expression au sein de leur foyer ainsi que dans les organes décisionnels publics et privés. Pour que la démocratie soit inclusive et significative, les voix des femmes devront être entendues dans les sphères décisionnelles et dans tous les domaines, notamment au sein des institutions publiques et privées, des assemblées parlementaires nationales et locales, des médias, de la société civile, de la direction des entreprises, de la famille et de la communauté.
Ces éléments font déjà partie des engagements internationaux existants. L’élaboration et la justification d’un objectif de développement de nouvelle génération ayant trait à la défense de l’égalité des sexes, des droits des femmes et de l’autonomisation des femmes devraient se fonder sur les règles et normes existantes en faveur de l’égalité des sexes, telles que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et le Programme d’action de Beijing, ainsi que sur les résultats des grandes conférences et les résolutions d’organes tels que l’Assemblée générale de l’ONU et la Commission de la condition de la femme.
Le programme de développement pour l’après-2015 nous offre une véritable occasion de susciter un changement durable en faveur des droits des femmes et de l’égalité, et de transformer la vie des femmes et des hommes. Nous ne pouvons nous permettre de laisser passer cette occasion.
Source : ONU Femmes
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