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Dix ans après, l'ONU fait un premier bilan des Objectifs du Millénaire

Le sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement s’ouvre ce 20 septembre 2010 au siège des Nations unies à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’organisation.

Ces huit objectifs, appelés « OMD », avaient été décidés en l’an 2000 pour redonner de l’élan à la lutte contre l’extrême pauvreté et la misère dans le monde. Dix ans plus tard, les chefs d’Etat et de gouvernement font le point.

Sur les huit Objectifs du Millénaire, la majorité d'entre eux ne seront jamais atteints si rien n’est fait et notamment si un véritable coup de fouet n’est pas donné à l’occasion de ce sommet, aux Nations unies.
De réels progrès ont cependant été réalisés par certains pays, dans la lutte contre la misère, la santé, et pour l’éducation. Le taux de pauvreté a, par exemple, globalement baissé de 10 points en dix ans. La mortalité infantile commence à reculer après avoir stagné. Michel Villeneuve, directeur des Partenariats globaux à l’UNICEF rappelle les objectifs du sommet : « C’est l’occasion pour les dirigeants du monde de faire le point et de constater évidemment que les progrès ne sont pas forcément à la hauteur des ambitions. Il y a toutefois des  progrès accomplis, pas partout, pas forcément avec l’intensité qu’il aurait fallu, mais il y a eu des avancées, des choses qui ont marché. Il faut donc en tirer des enseignements et voir dans quelle mesure ces ‘bonnes pratiques’ peuvent être émulées par d’autres pays, et quelles ressources peuvent leur être affectées ».Parmi les vrais succès, le taux de scolarisation (notamment le nombre de personnes achevant le cycle d’études primaires) qui a explosé en Afrique et en Asie du Sud Est. Ainsi par exemple au Kenya, l'abolition des frais de scolarité en 2007 a fait augmenter le nombre d'élèves du primaire de près de 2 millions. Au Burundi, une mesure similaire a multiplié par trois, depuis 1999, les inscriptions à l'école primaire qui ont atteint 99 % de la population scolarisable en 2008. En Tanzanie, la mesure, mise en œuvre en 2001, a permis d'obtenir en 2006 un taux de scolarisation de 98 % dans le primaire, soit une augmentation de 97 % par rapport aux chiffres de 1999. La Zambie a également dépassé le seuil des 90 % d'accès à l'école primaire.La lutte contre le sida et le paludisme ont connu de réels succès comme l’explique Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA : « … des progrès considérables on été notés : on a multiplié le nombre de personnes sous traitement par douze et le nombre de nouvelles infections a été réduit de 25% dans les 22 pays les plus infectés. Globalement près de 400 000 nouvelles infections ont été évitées en Afrique… La science et les techniques progressent aussi comme le gel qui permet de protéger les femmes… mais le problème demeure. On a 10 millions de personnes qui attendent un traitement. Chaque fois que deux personnes sont mises sous traitement, cinq autres sont infectées. La prévention est un problème majeur. En plus, il faut des fonds, des ressources durables, des fonds qui peuvent être mobilisés… ».L’argent, le nerf de la guerre Les promesses de dons ou d’aide ne sont pas toujours tenues comme l’explique Elisabeth Sandor, conseillère principale sur l’efficacité de l’aide auprès de l’OCDE : «L’aide publique au développement a beaucoup augmenté dans les dernières années, pour atteindre des niveaux quasi historiques puisque l’on est à 120 milliards de dollars. Au sein de l’OCDE (Organisation de développement économique  réunissant les 31 nations les plus riches de la planète), certains pays sont arrivés à ce seuil de 0,7% mais d’autres en sont loin. On est en moyenne pour les pays de l’Union européenne à 0,5%... Les engagements notamment ceux pris au G 8 à Gleneagles (en juillet 2005) nous n’y sommes pas non plus, il manque environ 18 milliards de dollars et c’est l’Afrique qui en pâtit le plus ».A l’occasion de ce sommet, plusieurs études ont été publiées. Elles démontrent, pour la plupart que l’engagement des pouvoirs politiques et la responsabilisation des différents acteurs sont des ingrédients de réussite.C’est ce que Kemoko Touré dira, ce lundi 20 septembre, à la tribune où il doit s’exprimer. Il est Directeur Général de la Compagnie de Bauxite de Guinée, le plus gros employeur du pays avec plus de 2000 salariés : « Mon message va s’adresser aux dirigeants des pays africains, la Guinée et d’autres, et leur dire qu’ils doivent désormais se mettre au service du développement. S’ils perpétuent la situation qui consiste à générer simplement une petite bourgeoisie qui consomme de 80 à 90% des richesses, l’Afrique ne pourra vivre dans les cinquante ou cent prochaines années que dans le désespoir ».
 

A travers cette section, le ROFAF aimerait informer son audience sur les différents processus en cours pour l’élaboration du nouveau cadre de développement pour l’Après 2015, les actions de mobilisation et de plaidoyer entreprises pour les droits des femmes ainsi que les différentes possibilités d’engagement qui existent encore. En savoir plus