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OMD – Le Burkina-Faso, dans le peloton de tête

Le rapport DATA de ONE, publié le 29 mai, montre clairement le lien entre le montant des dépenses allouées à l’agriculture, l’éducation et la santé par les pays d’Afrique subsaharienne et leur score dans l’Indice de Progrès des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Alors que le Burkina Faso n’est pas l’économie la plus florissante d’Afrique, il figure dans le peloton de tête de l’Indice de progrès des Objectifs du millénaire pour le Développement, en tant que huitième pays d’Afrique subsaharienne. Il a un score de 5 points, 1 point étant attribué lorsque l’objectif est atteint, 0,5 lorsque le pays est sur la voie de l’atteindre. Un facteur qui a contribué à ce progrès: le Burkina Faso est le pays d’Afrique subsaharienne qui dépense le plus pour les trois secteurs combinés de la santé, l’éducation et l’agriculture. Plus de 50% du budget national est alloué à ces trois domaines.

Par exemple, alors que le Burkina Faso a un PIB par habitant de 451 euros (prix constants 2012) il a réussi à réduire de moitié l’extrême pauvreté. Le pourcentage de la population vivant avec moins de 1,25 dollars par jour est passé de 71,2% en 1994 à 44,6% en 2009. Dans un pays où 77% de la population vit en milieu rural, une clé de cette réussite sont les dépenses domestiques dans le domaine de l’agriculture. Le Burkina Faso a tenu ses engagements pris à Maputo d’allouer 10% de son budget annuel pour l’agriculture, en moyenne, entre 2003 et 2009.

De la même manière, le Burkina Faso a, en moyenne, rempli 95% de ses engagements pris à Abuja d’allouer 15% de son budget annuel à la santé. C’est ainsi qu’il a atteint l’objectif de stopper et même renverser la progression du VIH /sida et qu’il a partiellement atteint les objectifs de réduction des mortalités maternelle et infantile. Grâce à l’augmentation du budget pour la santé, les antirétroviraux sont devenus progressivement gratuits et, dès 2013, le taux de malades traités atteindra l’objectif de 90%. Ces ressources ont également permis de subventionner les soins d’urgence obstétricaux et de mettre en place la gratuité des soins prénataux. Ainsi,  la réduction de la mortalité maternelle de trois quarts devrait être atteinte en 2018, selon le PNUD. Par ailleurs, la couverture vaccinale des enfants de moins de 5 ans devrait être proche de 100% en 2015.

Enfin, le Burkina Faso devrait éliminer l’inégalité des sexes dans l’accès à l’éducation primaire avant 2015 même si les investissements dans l’éducation ont été plus modestes :  entre 2000 à 2010, en moyenne, 52% des engagements du pays pris à Dakar ont été tenus.

Bien sûr, il y a encore de grands progrès à faire. Ces efforts doivent être soutenus dans le temps. Mais malheureusement, il semble que le Burkina Faso ait baissé les dépenses pour ce secteur en 2011, n’allouant plus que 2,5% de son budget à l’agriculture selon certaines sources. Il s’agirait d’une baisse importante par rapport aux années précédentes, puisque, entre 2003 et 2009, le Burkina Faso a alloué en moyenne 19,2% de son budget à l’agriculture, comme le souligne le dernier rapport de ONE dédié à l’agriculture, «Â Une opportunité à cultiver».

Aussi, le Burkina pourrait améliorer ses progrès vers les OMD de manière encore plus importante si le gouvernement décidait à rendre le budget national plus transparent. Le rapport DATA de ONE montre que la transparence budgétaire est un facteur de succès dans l’atteinte des OMD. Aujourd’hui, la transparence budgétaire du pays est restreinte, son score dans l’Open Budget Index de 2012 est de 23 sur 100, se classant parmi les pays avec un niveau d’accès à l’information minimale. Des progrès fulgurants ont déjà été faits puisque le Burkina a pu améliorer son score de 18 points depuis 2010. Le pays devrait continuer dans cette voie d’ici à 2015 et au-delà.

Le Burkina Faso est un excellent exemple pour montrer le lien entre dépenses du gouvernement pour ces trois domaines clés et les progrès des OMD. Même si l’aide publique au développement reste nécessaire, le fait que ces progrès soient le fruit d’investissements nationaux est un symbole fort d’une vraie transformation de l’Afrique.

 

A travers cette section, le ROFAF aimerait informer son audience sur les différents processus en cours pour l’élaboration du nouveau cadre de développement pour l’Après 2015, les actions de mobilisation et de plaidoyer entreprises pour les droits des femmes ainsi que les différentes possibilités d’engagement qui existent encore. En savoir plus