Note conceptuelle
Depuis la conférence de Nairobi sur les femmes où furent proclamées l’année 1975 ‘Année Internationale de la Femme’ et la décennie 1975 – 1985 ‘Décennie Internationale de la Femme’ jusqu’à ce jour, les conférences et les réunions sur les droits des femmes se sont succédées pour discuter, débattre et élaborer des stratégies pour la promotion des droits des femmes dans le monde.
Sur le continent africain, les pionnières de la lutte et du mouvement féministe n’ont pas été en reste. Elles se sont mobilisées très tôt pour dénoncer les violations des droits des femmes sur le continent. L’ensemble de leurs luttes et de leurs efforts a connu un certain aboutissement à la conférence des femmes à Beijing en 1995, où les gouvernements de ce monde ont déclaré ouvertement leurs engagements à « promouvoir les objectifs d’égalité, de développement et de paix pour toutes les femmes partout dans le monde dans l’intérêt de toute l’humanité ». Leur déclaration était l’expression de leur engagement à promouvoir l’égalité entre les sexes, le renforcement des capacités des femmes et les droits humains des femmes et des petites filles. Ils ont alors adopté la Plateforme d’Action de Beijing et se sont engagés à la mettre en application en lançant un appel à tous : le système des Nations unies, les institutions financières régionales et internationales ainsi qu’à tous les femmes et les hommes à se joindre à eux dans ce noble effort.
Dans leur déclaration politique lors de la Révision de Beijing + 5 en mars 2000, ils ont réaffirmé leurs responsabilités à mettre en œuvre la Plateforme d’Action de Beijing. Et en Septembre 2000 au Sommet du Millénaire des Nations Unies, ils ont réitéré leur engagement vis-à-vis de l’égalité entre les sexes et du renforcement du pouvoir des femmes. Dans la déclaration du Millénaire, les gouvernements se sont engagés à « promouvoir l’égalité entre les sexes et le renforcement du pouvoir des femmes comme moyens efficaces pour combattre la pauvreté, la faim, les maladies et stimuler un développement véritablement durable », à combattre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et à mettre en application la CEDEF (Convention pour l’Elimination de toutes les formes de Discriminations à l’Egard des Femmes).
Au regard de tous les efforts déployés par les militantes des droits des femmes, des engagements pris par nos gouvernements et de toutes les promesses qu’ils ont faites, de tous les moyens mis en œuvre et des fonds investis, quelle est aujourd’hui la situation des droits des femmes et de l’égalité des sexes sur le continent en général et en Afrique francophone en particulier ? Il est aujourd’hui difficile de répondre à cette question, car on manque de données et d’analyses sur le sujet. il est difficile de dire avec certitude quelle est la situation réelle des droits des femmes et de l’égalité des sexes en Afrique francophone, ce qui a été réalisé et le travail qui reste à faire pour permettre aux femmes de jouir véritablement et entièrement de tous leurs droits humains. D’où l’importance et la pertinence d’une cette rencontre du Réseau des Organisations Féminines d’Afrique Francophone (ROFAF) pour réunir les militantes et responsables clés des organisations de femmes pour échanger sur la question et élaborer ensemble des stratégies qui éclaireront nos actions dans les années à venir.
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