Le chef du gouvernement désigné Mehdi Jomaâ a présenté, dimanche soir, la liste de son gouvernement, composé de 29 membres (22 ministres et 7 secrétaires d'Etat). Et seulement 2 ministres femmes: Najla Harrouche Moalla pour le Commerce et l'Artisanat et Amel Karboul pour le Tourisme, ainsi que Neila Chaâbane, en tant que Secrétaire d'Etat chargé des Affaires de la femme, de l'enfance et de la famille.
Beaucoup ont souhaité plus de femme dans le nouveau gouvernement, eu égard à la contribution des femmes au départ du gouvernement islamiste de Ali Larayedh. Les critiques, sur la toile, ne se sont pas fait attendre.
L’universitaire et écrivain Olfa Youssef n’a pas été de main tendre avec le nouveau chef de gouvernement:«Le nombre de femmes au cabinet de M. Jomaâ prouve que la femme n’est bonne pour lui qu’à être la veuve d’un martyr. Pour preuve: le maintien de Ben Jeddou au ministère de l’Intérieur», indique-t-elle, sur un ton ironique, par allusion à l’opposition à son maintien exprimée par les veuves des dirigeants de gauche assassinés : Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
«Les femmes qui sont une grande frange de la société civile sont toujours reléguées aux seconds rôles», ajoute Olfa Youssef.
Asma, une internaute, explique que le nombre des femmes dans le nouveau gouvernement est certes réduit, mais elle se dit satisfaite du choix: «Elles (les nouvelles ministres, NDLR) auraient quand même pu être encore plus nombreuses, mais au poids de la compétence, le compte y est».
Mohamed, autre internaute, se dit plutôt étonné de voir un homme au poste de ministre de la Femme. «Je ne sais pas qui est Saber Bouatay, mais je sais que c’est un homme et il me semble qu’il n’y a pas mieux qu’une femme pour représenter la gente féminine au gouvernement. Espérons que Mehdi Jomaâ ne nous a pas fait là un coup de machisme», note-t-il.
Commentant le précédent post, Anis vole au secours de M. Jomaâ: «Certes, mais s’il était macho, il n’aurait pas nommé Neila Chaâbane en tant que secrétaire d'Etat chargé des Affaires de la femme, de l'enfance et de la famille».
Sondes Ben Brik, se présentant comme membre de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), déplore, elle aussi, le nombre réduit de femmes dans le nouveau gouvernement, mais elle l’exprime avec une pointe d’humour: «Les femmes en Tunisie sont le socle de la liberté et du succès. Regardez même au handball, et bien ce sont les femmes qui ont arraché la victoire et qui sont championne d’Afrique; les hommes, quant à eux, se sont inclinés en finale de la CAF».
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