Bien que Hassan Rohani n'ait pas nommé de femmes parmi ses ministres – en raison de la situation "particulière du pays", avait-il tenté de se justifier –, il avait tout de même demandé à ses ministres d'engager des femmes. "Ceci [leur nomination] est leur droit légal et naturel", avait ajouté le président. Son ministre des affaires étrangères, Mohammad-Javad Zarif, avait déjà, lui aussi, laissé entendre qu'il cherchait à engager des femmes et notamment une porte-parole pour son ministère.
Sur le compte Twitter du président Rohani, plusieurs tweets vantent depuis ce matin les privilèges de Marziyeh Afkham, qui détient les clés pour "comprendre le monde d'aujourd'hui".
Cette nomination devrait être interprétée comme "une première étape" du nouveau gouvernement pour "donner du pouvoir aux femmes en Iran", peut-on lire sur le compte du président.
"Mme Afkham détient une longue expérience dans la diplomatie et aussi en communication avec les médias", a affirmé, mercredi, l'ancien porte-parole du ministère des affaires étrangères, Abbas Araghchi, qui annonçait la nouvelle pendant une conférence de presse.
Une autre femme pourrait être nommée au poste d'ambassadeur, encore une première dans l'histoire de la République islamique. Il s'agit de Mansoureh Sharifi-Sadr, la directrice générale chargées des affaires des femmes au ministère des affaires étrangères. Le quotidien réformateur Shargh a écrit, le 28 août, qu'elle serait"la première représentante de l'Iran à Genève". D'autres journaux parlent d'un poste d'ambassadeur en Asie, probablement en Indonésie ou au Bangladesh.
Pendant le point de presse hebdomadaire du mercredi, l'ancien porte-parole de la diplomatie, a essayé de rassurer les plus conservateurs, qui pourront voir dans ces nominations des inconvénients : "Les détracteurs verront que ces personnes ont été essentiellement choisies en raison de leurs expertises".
Pendant sa campagne électorale, Hassan Rohani avait promis de faire le nécessaire pour que les femmes puissent être plus actives et présentes dans la société. Il a notamment nommé Elham Aminzadeh comme vice-présidente, chargée des affaires juridiques et des relations avec le Parlement. Mme Aminzadeh détient un doctorat en droit de l'université de Glasgow, l'établissement dans lequel le président iranien a fait les mêmes études.
Le réformateur Mohammad Khatami (1997-2005) était le premier président à avoir nommé une femme, Masoumeh Ebtekar, comme vice-présidente chargée de la protection de l'environnement. Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013) est, lui, allé plus loin en nommant une femme à la tête du ministère de la santé, Marziyeh Vahid Dastjerdi. Elle a été tout de même renvoyée, en 2013, à la suite de ses critiques à l'égard du président Ahmadinejad.
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