Genève – La création d’emplois décents est une priorité de développement pour tous les pays et toutes les régions. Telle est la conclusion du rapport du Groupe des Nations Unies sur le développement après les consultations mondiales sur la croissance et l’emploi organisées dans le cadre du programme pour le développement post 2015.
Le rapport, publié à New York lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, résume les principaux résultats de la consultation thématique mondiale menée par l’Organisation internationale du Travail (OIT) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), sous les auspices du gouvernement du Japon.
Il relève un large accord entre les participants, y compris des experts, des praticiens et le grand public, selon lequel l’emploi et le travail décent devraient être l’un des principaux objectifs de développement une fois passée l’échéance de 2015 pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
Les consultations se sont déroulées alors que 202 millions de personnes étaient au chômage dans le monde, et que l’on attend cinq millions de chômeurs supplémentaires en 2015. Quelque 470 millions d’empois devront être créés à l’échelle mondiale entre 2016 et 2030 pour ceux qui arrivent sur le marché du travail.
«La communauté internationale doit apporter une réponse forte et visible à la revendication pressante en faveur de plus d’emplois de meilleure qualité», a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, lors de la présentation du rapport.
«Les discussions sur le programme post 2015 représentent une chance unique de mettre la création d’emplois et la croissance inclusive au centre du nouveau cadre», a-t-il ajouté.
Le rapport a averti que le manque d’emplois et l’exclusion des marchés du travail aggravaient les inégalités, affaiblissaient la cohésion sociale et minaient la confiance dans les dirigeants politiques et les institutions.
L’emploi est la meilleure solution pour sortir de la misère." Directeur général de l’OIT, Guy Ryder |
Au-delà du seul chiffre des nouveaux emplois requis se trouvent aussi pas moins de 900 millions de travailleurs pauvres qui ne parviennent pas à se hisser, eux et leur famille, au-dessus du seuil de pauvreté de 2 dollars par jour.
«L’emploi est la meilleure solution pour sortir de la misère, et l’emploi assorti d’un revenu et d’une dignité retrouvée est un objectif de développement que le futur cadre de développement ne peut pas négliger», a affirmé M. Ryder.
Les conclusions des consultations thématiques ont trouvé un écho dans les résultats récemment publiés de l’enquête mondiale MyWorld 2015qui a montré que «des emplois de meilleure qualité» figuraient parmi les quatre premières priorités citées par quelque 800 000 participants. La création d’emplois a émergé comme un besoin impératif dans les 88 pays où l’ONU a mené des consultations nationales.
Les participants à la consultation thématique sur la croissance et l’emploi ont fait plusieurs recommandations clés, notamment:
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Adopter un objectif autonome sur l’emploi dans le programme post 2015 avec des indicateurs clairs et quantifiables.
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Réorienter l’attention politique et le discours public de la quantité vers la qualité de la croissance, en mettant l’accent sur un modèle de croissance qui soit inclusif, génère des emplois décents et réduise les inégalités de revenus.
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Considérer que l’alliance de la croissance économique avec la création d’emplois décents pour les pauvres et les plus vulnérables est un préalable à une croissance inclusive durable.
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S’attaquer aux causes structurelles du chômage et promouvoir la diversification économique, et reconnaître que les gouvernements doivent prendre la responsabilité de soutenir le développement du secteur privé et la transformation structurelle à travers des politiques cohérentes.
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Les gouvernements doivent être plus proactifs en incitant à accélérer la découverte et le développement de secteurs économiques ayant un fort potentiel de création d’emplois.
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Etendre les systèmes de protection sociale en tant qu’outil politique vital pour réduire la pauvreté et les inégalités, et favoriser la cohésion sociale.
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Combiner une protection sociale étendue avec des programmes générateurs d’emplois particulièrement destinés aux femmes et aux travailleurs peu qualifiés.
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Renforcer le dialogue social et faire entendre la voix des travailleurs afin d’améliorer les conditions de travail et garantir une répartition équitable des profits.
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Compléter l’aide publique au développement par des réformes du commerce international, de la finance et de systèmes de transfert de technologies de telle sorte qu’ils favorisent la création d’emplois dans les pays les moins développés.
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