Dans la perspective de l’agenda pour le développement post-2015, il est crucial de lier la migration au manque de réel et durable développement interne qui créerait une subsistance stable. Cela renvoie à la responsabilité des pays d’immigration de créer des modèles de développement orientésvers la majorité de leur population, et des nations riches de s’engager à remplir des engagements en matière de développement dans le Sud, à travers une dette, du commerce, de la finance et des politiques d’aides plus équitables (objectif 8 des OMD).
Alors que les débats internationaux sur le genre et la migration ont tendance à se limiter auxtravailleurs domestiques, à la traite, aux recruteurs sans scrupules, les femmes et la migration incluent des problématiques bien plus larges. Beaucoup de femmes et de filles restent en arrière quand les hommes de leur famille migrent pour travailler, et deviennent bien souvent les cheffes du foyer. Il y a des preuves que certaines femmes bénéficient d’une plus grande autonomie quand les hommes sont partis, alors que d’autres deviennent plus vulnérables aux abus liés à leurs droits. Certaines femmes migrent seules, pour des contrats de travail à court terme, ou en tant que travailleuses sans-papiers. D’autres migrent avec leur conjoint, ne leur laissant que peu de recours en cas d’abus. La violence est une menace constante et une réalisé dans toutes les régions et toutes les étapes des voyages des femmes. Les femmes migrantes en statut irrégulier sont confrontées à un manque d’accès aux services publics pour elles-mêmes ou leurs enfants ; de l’exploitation au travail ; des discriminations et un manque d’accès à des recours judiciaires. L’application stricte des politiques a conduit à la détention et la déportation de femmes, et parfois, des abus lors de la détention et la rétention de femmes pendant leur accouchement.
Les femmes et les filles migrantes sont des actrices du changement, et ne doivent pas être seulement vues comme les victimes des violations des droits humains. Elles contribuent au développement social et économique de leur pays d’accueil et d’origine. Elles ont des droits, et devraient se voir donner l’opportunité des les exercer et de prendre le leadership dans la formation des politiques publiques.
L’architecture des politiques de migration mondiale et l’agenda pour le développement post-2015 doivent placer les droits et les voix des femmes à leur centre. Les Etats doivent assurer la participation totale des femmes migrantes et des femmes qui restent en retrait des processus des décisions politiques, dans toutes les problématiques les affectant.
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Source: AWID
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