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Accueil Actualités Programme de développement pour l'après 2015 Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) Fixer les nouveaux Objectifs du millénaire: les Nations unies montrent le cap pour 2030

Fixer les nouveaux Objectifs du millénaire: les Nations unies montrent le cap pour 2030

Le panel nommé par le secrétaire général des Nations unies il y a neuf mois, pour le conseiller sur l'agenda devant succéder aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2015, a rendu au début du mois de juin son rapport.

 

Présidé par trois chefs d'Etat, composé de 27 personnalités très diverses, il est la première étape du long processus qui va conduire à la définition de nouveaux objectifs internationaux.

Les OMD ont été l'une des grandes surprises des politiques publiques mondiales de la dernière décennie : adoptés par l'Assemblée générale des Nations unies dans l'indifférence, ils se sont finalement imposés comme une feuille de route de référence. Le rôle des OMD dans les progrès sociaux enregistrés depuis 2000 est reconnu : en treize ans, le nombre de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté mondial s'est notamment réduit de 500 millions.

Le panel a donc travaillé à l'identification d'une nouvelle série d'objectifs pour la planète d'ici à 2030, sur la base d'une très large consultation mondiale.

La nouveauté, radicale, de la proposition du panel réside dans l'énoncé, pour la première fois, d'un agenda véritablement universel et global, applicable à tous les pays, ceux de l'Organisation de coopération et de développement économiques compris, et traitant de manière intégrée l'ensemble des dimensions du développement durable, économique, social et environnemental. Il s'agit là d'un changement de paradigme essentiel.

LES DROITS DE L'HOMME CONTINUENT D'ÊTRE BAFOUÉS

Le rapport débute son analyse par la reconnaissance du caractère paradoxal de la situation de notre monde. Si de nombreux pays en développement ont connu une croissance économique significative et les gains sociaux considérables qui y sont associés, les OMD seront loin d'être tous atteints en 2015 : les droits de l'homme continuent d'être bafoués et le sort des femmes de se dégrader, 1,3 milliard d'êtres humains vivent encore avec moins de 1 euro par jour, 1 milliard souffre de la faim, 100 millions d'enfants ne sont pas scolarisés, la corruption ne s'est pas réduite, et les conflits demeurent l'un des facteurs importants de perpétuation de la misère.

Plus largement, certaines grandes évolutions mondiales sont inquiétantes : les inégalités s'accroissent entre et à l'intérieur de la plupart des pays du monde, les crises globales se multiplient – qu'elles soient financières, économiques, sociales, alimentaires ou environnementales – et même les sociétés des pays à hauts revenus s'en trouvent fragilisées. Le panel part ainsi d'un constat fondamental : nous nous trouvons bel et bien aujourd'hui face aux limites de nos modèles de croissance.

Tel est le principal défi auquel le rapport répond en appelant à la promotion d'un développement durable : il suppose de réunir enfin les agendas du développement, de la croissance et de la protection de l'environnement en un seul. Cette approche globale est désormais incontournable pour atteindre un développement plus équitable, stable, soutenable et sans pauvreté.

Le rapport propose cinq grandes ambitions. La première consiste à ne laisser personne à l'écart du formidable mouvement de croissance que connaît notre monde. D'ici à 2030, nous pouvons aspirer à devenir la première génération dans l'histoire de l'humanité à éradiquer l'extrême pauvreté. C'est atteignable. Une croissance économique de l'ordre de 5 % par an des pays en développement, accompagnée de bonnes politiques sociales, assurerait un doublement du produit intérieur brut (PIB) mondial à cette échéance et la réalisation de cet objectif.

La deuxième ambition est de faire du développement durable l'objectif-clé de toutes les politiques publiques et de l'action privée. La vitesse alarmante du changement climatique comme la dégradation de toutes les ressources naturelles et la disparition de la biodiversité imposent un changement radical dans nos modes de production et de consommation. C'est nécessaire et faisable : s'efforcer d'atteindre une trajectoire maintenant le réchauffement en deçà de 2 degrés permettrait aussi de conserver 350 millions d'hectares supplémentaires de couvert forestier et de sauver des millions de personnes des conséquences des catastrophes naturelles.

RENDRE LA CROISSANCE INCLUSIVE

La troisième ambition est de rendre la croissance inclusive et davantage productive d'emploi. C'est également à notre portée : nous pouvons procurer un travail décent à près de 500 millions de personnes supplémentaires d'ici à 2030.

Le quatrième défi réside dans l'établissement d'institutions efficaces, ouvertes et responsables. La mauvaise gouvernance reste l'une des plaies de notre monde. Grand facteur de conflictualité, elle s'oppose à l'immense revendication de liberté, de dignité et de participation des peuples.

Aucune de ces ambitions ne peut se réaliser sans un nouveau partenariat global, plus inclusif et ambitieux, rassemblant tous les acteurs, étatiques et non étatiques : c'est la cinquième mobilisation nécessaire, qui suppose une co-construction du bien public. Dans un monde trop complexe pour les seuls gouvernements, qui demeurent bien entendu essentiels, nous avons besoin de la mobilisation du secteur privé, des acteurs associatifs, des fondations et des milieux académiques.

Le panel a détaillé ces ambitions en ce que pourraient être douze objectifs pour notre planète. Ils seront certainement retravaillés au cours des deux années de débat et de négociation qui nous conduiront au nouveau sommet où ils devraient être adoptés en 2015.

Il y aura sans doute autant de scepticisme et de cynisme à l'énoncé de ces ambitions que lorsque les OMD ont été avancés en 2000. Ils auront aussi tort en 2015 qu'alors, d'autant plus que les pressions démographique, environnementale et financière contraignent à agir de manière radicale : le monde n'est désormais même plus un village mais une maison.

Source : Le Monde

 

A travers cette section, le ROFAF aimerait informer son audience sur les différents processus en cours pour l’élaboration du nouveau cadre de développement pour l’Après 2015, les actions de mobilisation et de plaidoyer entreprises pour les droits des femmes ainsi que les différentes possibilités d’engagement qui existent encore. En savoir plus