De belles réussites …
Commençons par les aspects positifs: dans certains domaines, comme la réduction de la pauvreté au niveau mondial, l’accès à une éducation de base, la promotion de l’égalité des sexes à l’école primaire et l’accès à l’eau potable, des avancées majeures ont été enregistrées au cours des dernières années. C’est justement dans ces secteurs que la contribution de la Suisse a été la plus importante. Son engagement en faveur du développement rural et agricole mais aussi de la promotion économique de ses pays partenaires est en effet orienté vers la réduction de la pauvreté et permet à de très nombreuses personnes de recommencer une nouvelle vie loin du dénuement. Dans le domaine de l’accès à l’eau, la Suisse contribue aussi activement à atteindre les OMD: grâce aux programmes helvétiques, on estime ainsi à 370000 le nombre de personnes bénéficiant chaque année d’un meilleur accès à l’eau potable et de mesures d’assainissement, et à environ 30000 celles qui peuvent compter sur de meilleurs systèmes d’irrigation.
… mais aussi des échecs
Toutefois, le bilan global de la communauté internationale concernant les huit objectifs du Millénaire qu’elle s’est engagée à atteindre est mitigé: certaines des avancées enregistrées jusqu’en 2007 ont ainsi été partiellement anéanties par les effets de la crise économique et financière de 2008 - 2009. Force est de constater que, pour atteindre l’objectif déclaré de réduire la pauvreté et la faim de moitié par rapport à 1990, il y a encore beaucoup à faire puisque 1,4 milliard d’êtres humains vivent encore et toujours dans une extrême pauvreté.
Les OMD pour construire l’avenir
La Suisse reste fidèle à son engagement et entend continuer à soutenir les efforts internationaux pour atteindre les OMD. Dans ses pays partenaires, elle a ainsi renforcé son engagement pour mettre en place et renforcer les prestations de santé, afin de faire encore diminuer le nombre de décès d’enfants et de mères dus à la pauvreté. Elle s’attaque également de manière plus ciblée aux défis mondiaux les plus urgents que sont la sécurité alimentaire, le changement climatique, l’approvisionnement en eau et les migrations. Par le biais des programmes mondiaux ad hoc, elle contribue à améliorer l’approvisionnement alimentaire des pays pauvres, à promouvoir la durabilité, à préserver la biodiversité, à améliorer la gestion des eaux et à maximiser les aspects positifs des migrations pour le développement.
Au cours des prochaines années, les objectifs du Millénaire pour le développement resteront, pour la Suisse aussi, une ligne directrice majeure et utile. Et savoir que les cinq années qui nous restent ne suffiront probablement pas à atteindre les objectifs fixés ne signifie pas, pour moi, une source de découragement mais bien plus une incitation à redoubler nos efforts.
2015, et après?
Ce credo reste évidemment valable pour l’après-2015. Les OMD actuels constituent un précieux instrument de monitorage: ils retracent l’évolution nationale, régionale et mondiale des causes et des conséquences de la pauvreté. Si, pour la période après 2015, la communauté internationale décide d’organiser une nouvelle discussion afin de déterminer de futurs objectifs internationaux, la Suisse souhaite insister pour que les raisons qui sont à l’origine de la pauvreté soient davantage mises sur le devant de la scène. Je veux parler notamment des conflits, de la fragilité de l’Etat, de l’exclusion sociale, d’une création de richesses insuffisante, d’une mobilisation financière trop faible des nantis dans les pays pauvres, d’une gouvernance qualitativement insuffisante et d’un manque d’investissements dans l’éducation et la santé, pour n’en citer que quelques-unes.
A cet égard aussi, la Suisse entend continuer à participer activement à une action internationale coordonnée dans le but de trouver des solutions.
Martin Dahinden
Directeur de la DDC
Source : Confédération Suisse
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