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Prix Nobel : Ces femmes qui ont oeuvré pour la Paix

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Depuis sa création en 1901, ce fameux prix récompensant des actions oeuvrant pour la paix, localement ou internationalement, n'a jamais boudé les femmes. Même si elles restent moins nombreuses à l'avoir reçu, elles ont ainsi pu faire connaître au monde leurs démarches.

Le palmarès commence dès 1905, lorsque l'un des premiers prix Nobel de la Paix est remis à Bertha von Suttner. Issue de la haute aristocratie austro-hongroise, cette pacifiste radicale fut vice-présidente du Bureau international pour la Paix pendant des années et une grande amie d'Alfred Nobel. C'est d'ailleurs à elle qu'il pensa lorsqu'il créa son prix en 1901. Elle est également une des premières à entrevoir les risques d'une guerre de grande ampleur, qui éclatera comme on le sait en 1914.

30 ans d'absence

Il faudra attendre 1931 pour qu'une femme soit à nouveau sacrée. Et c'est la sociologue et philosophe Jane Addams, créatrice de l'Aide sociale publique américaine et dont les efforts furent longtemps tournés vers ?l’éducation des femmes et leurs conditions de travail, qui reçoit le prix. Prix qu'elle doit toutefois partager avec Nicholas Butler, président de l'Université de Columbia pendant plus de 40 ans. 15 ans plus tard, l'Américaine Emily Greene Balch, syndicaliste et créatrice de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, devient à son tour lauréate. Elle avait notamment milité contre une entrée en guerre de son pays en 1917.

30 ans s'écoule à nouveau avant qu'une femme soit nommée. Enfin, plutôt deux femmes. Betty Williams et Mairead Corrigan, Irlandaises de Belfast, respectivement catholique et protestante, se voient récompensées pour leur incroyable collaboration dans la création du Mouvement des femmes pour la paix, faisant fi des conflits qui séparent leurs deux communautés. Les deux femmes continuent leur combat avec ferveur et n'ont jamais cessé de travailler ensemble.

Des frontières toujours repoussées

Mère Teresa de Calcutta sera la 6e femme à recevoir le prix Nobel de la Paix en 1979 pour son travail international auprès des pauvres. Et c'est justement en leur nom qu'elle accepte cette récompense. Ses missions caritative, nombreuses et reconnues dans le monde entier, lui vaudront une autre récompense, celle de la béatification par le Pape Jean-Paul II en 2003. Une concitoyenne d'Alfred Nobel, la Suédoise Alva Reimer Myrdal, lui succédera en 1983 pour son rôle dans les négociations pour le désarmement au sein des Nations Unies.

Le prix Nobel s'éloigne encore plus du vieux continent en primant la Birmane Aung San Suu Ky en 1991 alors même qu'elle est placée en résidence surveillée après l'annulation du scrutin qui avait nommé vainqueur son parti, la Ligue Nationale pour la Démocratie en 1990. Opposé à la dictature de son pays, la Dame de Rangoun ne cessera de combattre pour la paix, malgré son enfermement. Libérée en 2010, elle aura raison de ce régime en gagnant à nouveau les élections partielles et en devenant députée en 2012.

L'année suivante, c'est la Guatemaltèque Rigoberta Menchú Tum qui reçoit la prestigieuse récompense, "en reconnaissance de son travail pour la justice sociale et la réconciliation ethno-culturelle basées sur le respect pour les droits des peuples autochtones". Membre de l'ethnie maya des Quichés, elle participe notamment à l'élaboration par les Nations Unies d'une déclaration des droits des peuples autochtones. Elle se présentera aux élections présidentielles de son pays en 2007 et 2011.

5 an plus tard, l'Américaine Jody Williams, engagée dans la lutte contre les mines antipersonnelles et qui est parvenue à réunir six ONG pour créer la Campagne internationale pour l'interdiction des mines terrestres, voit ses efforts et son combat récompensés.

Encore des premières

L'iranienne Shirin Ebadi prend la relève féminine du prix Nobel de la Paix en 2003. L'avocate iranienne est membre clé de l’Organisation iranienne de protection des droits de l'enfant et de l’Association des défenseurs des droits de l'Homme en Iran et célèbre pour avoir assurer la défense de dissidents. Egalement décorée de la Légion d'Honneur sous le Président Chirac en 2006, elle poursuit aujourd'hui son engagement sans faille pour la paix.

En 2004, Wangari Muta Maathai, biologiste et professeur d'anatomie kényane, devient la première femme africaine à être nommée. Le prix lui est décerné pour "sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix." Prônant la non-violence, elle s'est opposée à de nombreux projets mettant en péril l'écosystème de son pays, au péril de sa vie, et a rapidement acquis une renommée mondiale.

3 femmes pour un prix

C'est un triplé gagnant pour les dernières lauréates en date, et du jamais vu dans l'histoire du prix Nobel de la paix qui se conjugue en 2011 au féminin pluriel. Elles sont ainsi 3, de nationalités différentes, à être récompensées. Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Libéria, Leymah Gbowee, militante libérienne et créatrice du mouvement Women of Liberia Mass Action for Peace, et Tawakkul Karman, militante yéménite et fondatrice du groupe Femmes journaliste sans chaîne, se voient consacrées pour leur engagement pour les Droits des femmes à travers le monde.

La plus jeune lauréate de l'Histoire

Trois ans plus tard, le prix Nobel marque l'histoire en récompensant sa plus jeune candidate, la Pakistanaise Malala Yousafzai. Issue d'une famille militante, elle a défié les talibans ayant le pouvoir dans sa région en allant à l'école malgré leur interdiction. Un acte de bravoure que les extrémistes chercheront à stopper en attentant à sa vie en 2012. Laissée pour morte, une balle dans la tête, l'adolescente survit et c'est désormais depuis le Royaume Uni où elle réside avec sa famille que Malala poursuit son combat et fait entendre sa voix pour que les droits des enfants et l'éducation des filles soient respectés partout dans le monde. Elle partage son prix avec un autre fervent défenseur de ces droits, l'Indien Kailash Satyarthi.

Source: AuFeminin

 

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