A l'approche des élections législatives, le 17 mars en Israël, des femmes ultra-orthodoxes ont annoncé l'entrée en campagne d'une liste féminine, 'Bezchutan' (Par leur mérite), rapporte le Times of Israel. Une façon de défier les deux partis ultra-orthodoxes - Shas et Yahadout HaTorah - qui n'acceptent aucune candidature féminine (et dont la presse va jusqu'à effacer les femmes des photos). Ces deux partis disposent aujourd'hui de 18 des 120 sièges à la Knesset, le parlement israélien.
La meneuse de cette liste, Ruth Colian, 34 ans, se revendique à la fois ultra-orthodoxe (haredi) et féministe, et accepte ce paradoxe. En 2013 déjà, elle avait tenté, sans succès, d'être investie sur une liste du Shas aux élections municipales. Elle avait alors, également sans succès, saisi la justice pour contester son éviction. Si les partis ultra-orthodoxes acceptent des femmes sur leurs listes, Bezchutan se retirera, a expliqué Ruth Colian.
Quelques semaines plus tôt, une autre campagne, ?? ??????, ?? ??????,avait également été lancée par des femmes ultra-orthodoxes contre les listes 100% masculines des partis haredim. La campagne, toujours en cours, appelle à ne pas voter pour ces formations qui ne représentent pas les femmes, en rappelant qu'il « n'existe aucune loi morale ou religieuse qui interdit aux femmes de s'engager en politique ».
Le Likoud, trop masculin aussi
La question de la place des femmes dans les listes des partis politiques est l'un des éléments de débat de la campagne électorale. Aujourd'hui, elles sont 27 à siéger à la Knesset (soit 22,5% des parlementaires), ce qui place Israel à la 61ème place mondiale, juste derrière la Grande Bretagne.
En présentant sa liste, le parti au pouvoir, le Likoud, a été vivement critiqué pour le peu de place accordée aux femmes : elles ne sont que 2 en position d'être élues (sur les 24 premières places). A l'inverse la coalition travailliste-centriste, le 'Camp Sioniste', a mis en avant des candidates : elles sont 10 en position éligible, dont 3 dans les 5 premières places. Ces deux camps sont au coude à coude dans les sondages, qui leur donnent une vingtaine de sièges chacun.
La formation la plus féministe est le parti Koulanou, ouvertement social (et crédité d'une dizaine de sièges). Sa liste est quasiment paritaire et y figure notamment Rachel Azaria, maire-adjointe de Jérusalem, qui avait mené une campagne victorieuse contre l'interdiction des images de femmes sur les bus de la ville.
Source: LesNouvellesNews
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