Qu’est-ce que la révolution tunisienne a changé pour les femmes, dans les faits, mais surtout dans leur état d’esprit ?
Dans les faits, pas grand chose, on pourrait même dire que c'est plus dur qu'avant : elles sont plus menacées par l'insécurité qui règne dans certains quartiers, certaines ont abandonné leurs études pour travailler à cause d'un frère ou un père qui a perdu son emploi... Globalement, elles sont inquiètent.
L'état d'esprit est cependant différent : elles sont plus "politisées", se sentent plus concernées par la vie sociale, économique et politique ; mais elles n'ont pas été jusqu'à investir l'espace public (associations, partis politiques, etc.). On se rend compte de l'immense chemin à parcourir pour arriver à une réelle conscience politique, tant les enjeux à venir sont éloignés des préoccupations quotidiennes des femmes (et des mères). Donc, le risque réel, c'est qu'elles n'aillent pas voter !
C'est ce constat qui m'a amenée à co-fonder avec 4 autres tunisiennes une association, "Engagement Citoyen", qui organise des visites dans les usines à fortes concentration d'ouvrières, pour faire de la conscientisation citoyenne et sensibiliser les femmes au vote.
L'état d'esprit est cependant différent : elles sont plus "politisées", se sentent plus concernées par la vie sociale, économique et politique ; mais elles n'ont pas été jusqu'à investir l'espace public (associations, partis politiques, etc.). On se rend compte de l'immense chemin à parcourir pour arriver à une réelle conscience politique, tant les enjeux à venir sont éloignés des préoccupations quotidiennes des femmes (et des mères). Donc, le risque réel, c'est qu'elles n'aillent pas voter !
C'est ce constat qui m'a amenée à co-fonder avec 4 autres tunisiennes une association, "Engagement Citoyen", qui organise des visites dans les usines à fortes concentration d'ouvrières, pour faire de la conscientisation citoyenne et sensibiliser les femmes au vote.
Les femmes en Tunisie ont aujourd’hui peur de perdre leurs acquis en matière de droit. Comment peuvent-elles se faire entendre ?
D'abord, je voudrais nuancer ces propos : "Les" femmes n'ont pas peur de perdre leurs droits ; justement les femmes ne sont pas "toutes" conscientes du risque qu'elles encourent dans le cas où elles n'iront pas voter pour préserver leur liberté. La majorité n'ont même pas conscience que notre système juridique qui les protègent et dont elles jouissent est différent (et plus à l'avant-garde) de celui de l'Algérie ou celui du Maroc.
Notre travail en tant qu'association est de leur faire prendre conscience de cela. Nous leur disons que nous, Tunisiennes, avons une responsabilité vis-à-vis de nos filles et vis-à-vis de millions de femmes arabes qui nous observent: nous n'avons pas le droit de nous tromper.
Donc, pour répondre à votre question "Comment peuvent-elles se faire entendre?" : en allant voter !
D'abord, je voudrais nuancer ces propos : "Les" femmes n'ont pas peur de perdre leurs droits ; justement les femmes ne sont pas "toutes" conscientes du risque qu'elles encourent dans le cas où elles n'iront pas voter pour préserver leur liberté. La majorité n'ont même pas conscience que notre système juridique qui les protègent et dont elles jouissent est différent (et plus à l'avant-garde) de celui de l'Algérie ou celui du Maroc.
Notre travail en tant qu'association est de leur faire prendre conscience de cela. Nous leur disons que nous, Tunisiennes, avons une responsabilité vis-à-vis de nos filles et vis-à-vis de millions de femmes arabes qui nous observent: nous n'avons pas le droit de nous tromper.
Donc, pour répondre à votre question "Comment peuvent-elles se faire entendre?" : en allant voter !
Comment imaginez-vous la Tunisie de demain ?
Nous constituons un véritable laboratoire de la démocratie pour le monde arabe... une marmite où on a mis tous les bons ingrédients ! On a une chance extraordinaire, qui peut véritablement transformer le cours de l'Histoire. On peut déjà dire que cette révolution a subvertit beaucoup des crédos, vérités constituées et préjugés : c'est déjà pas mal.
Disons que j'aimerais vivre et offrir à mes enfants une Tunisie résolument ouverte sur l'Occident, mais qui garde précieusement ses racines plongées dans la poésie de l'Orient. J'aimerais que les prochains gouvernements misent sur une éducation de très haut niveau : c'est la seule garantie contre l'obscurantisme, la régression et l'étroitesse d'un pays.
Nous constituons un véritable laboratoire de la démocratie pour le monde arabe... une marmite où on a mis tous les bons ingrédients ! On a une chance extraordinaire, qui peut véritablement transformer le cours de l'Histoire. On peut déjà dire que cette révolution a subvertit beaucoup des crédos, vérités constituées et préjugés : c'est déjà pas mal.
Disons que j'aimerais vivre et offrir à mes enfants une Tunisie résolument ouverte sur l'Occident, mais qui garde précieusement ses racines plongées dans la poésie de l'Orient. J'aimerais que les prochains gouvernements misent sur une éducation de très haut niveau : c'est la seule garantie contre l'obscurantisme, la régression et l'étroitesse d'un pays.
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