Et l'une des premières choses qu'elle fera, en tant que présidente, sera de s'assurer que le parlement adopte comme loi le Projet de loi 2009 sur le mariage et le divorce. Ce projet de loi, sous diverses formes, a été soumis pour examen depuis 40 ans. Une fois adopté, cette loi reconnaîtra, entre autres, la cohabitation liée aux droits de propriété.
Le Projet de loi 2009 sur le mariage et le divorce, qui vise également à consolider les lois relatives au mariage, à la séparation et au divorce, est tombé en désuétude à la fin de la dernière législature. Le projet de loi était en examen par la Commission des affaires juridiques du parlement, mais il n'a pas pu être examiné par l’assemblée puisque son mandat a pris fin le 18 mai.
D’habitude, une affaire inachevée par la législature précédente n'est pas examinée par la nouvelle. Toutefois, Kadaga dit qu’elle a étudié les règles de procédure du parlement et a découvert que cette pratique n'est pas conforme à la loi et que le projet de loi peut être réintroduit.
"J'ai entendu des gens dire que ce projet de loi ne peut pas être débattu sous cette législature. C'est faux. J'ai regardé nos règles et je ne vois aucune disposition qui stipule qu’un dossier de la législature passée ne peut pas être examiné par le présent parlement. Les femmes devraient être rassurées que le projet de loi sera examiné sous la législature actuelle", a-t-elle indiqué.
Ce n'est pas la première fois que Kadaga s’est impliquée dans des questions de droits des femmes. Dans le passé, elle a participé à une campagne qui a conduit à l'abolition de la mutilation génitale féminine en Ouganda. Kadaga a déclaré qu'elle veillerait à ce que le projet de loi soit débattu et adopté avant la fin de sa première année en tant que présidente.
Le nouveau gouvernement doit passer par une longue procédure avant que le Projet de loi 2009 sur le mariage et le divorce ne soit réintroduit dans le nouveau parlement.
Kadaga n'est pas une étrangère au parlement. Elle y a servi en tant que vice-présidente pendant 10 ans avant que son parti, le 'National Resistance Movement Party' (Parti du mouvement de résistance nationale), au pouvoir, ne la soutienne pour sa candidature à la présidence du parlement.
Elle a rivalisé avec Mafabi Nathan Nandala du parti de l'opposition, le 'Forum for Democratic Change Party' (Parti du forum pour le changement démocratique). Elle l’a battu par 302 voix contre 57, montrant qu'elle avait le soutien des députés à la fois des partis de l'opposition et du parti au pouvoir.
Elijah okupa, un député de l'opposition, a déclaré à IPS que Kadaga mérite cette promotion, étant donné son palmarès.
Kadaga a été l'une des 120 femmes élues au parlement au cours des élections, une augmentation par rapport aux 102 dans le parlement précédent, qui a vu 31 pour cent de représentation féminine.
Kadaga, une avocate de profession titulaire d’une maîtrise ès arts, spécialisée en droit des femmes, a promis d'être la présidente de tous les députés, quelle que soit leur affiliation politique.
Selon Kadaga, le public attend du parlement de bons services. "Il veut également de la valeur pour l’argent, il souhaite la transparence, la reddition des comptes et, au total, la bonne gouvernance. Cela devrait être l'objectif principal du parlement", a-t-elle souligné. "J'ai aussi l’intention de continuer à combler le fossé entre le parlement et les électeurs au moyen de programmes de sensibilisation dans les zones rurales".
L’activiste pour l’égalité des sexes, Solome Kimbugwe Nakawesi, a affirmé que l’élection de Kadaga a été un pas positif vers l'émancipation des femmes en Ouganda.
"Nous sommes enthousiasmés par son élection. Cela a changé les tableaux de ce pays. Cela modifie tout le syndrome de suppléance qui revenait aux femmes ougandaises. La pratique a été que même les femmes de meilleur calibre sont toujours suppléantes des hommes. Sa victoire écrasante apporte une nouvelle dimension à l'émancipation des femmes en Ouganda", a déclaré Nakawesi. (FIN/2011)
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