Introduction
Partout dans le monde, il a été prouvé que le développement harmonieux d’une société humaine n’est pas possible sans la participation des femmes. L’éducation des jeunes filles et la mobilisation des femmes sont des conditions essentielles pour un développement réussi.
Néanmoins, les femmes sont, de nos jours, victimes de toutes sortes de violences qui mettent en péril leur dignité. Lesdites violences constituent un grave danger pour la santé des femmes et une violation des droits internationalement reconnus de la personne humaine. Elles annihilent tout espoir de développement économique et social.
En certains endroits, c’est un phénomène souvent tu et considéré comme faisant partie de l’ordre des choses.
Divers instruments internationaux et régionaux interdisent la discrimination et la marginalisation des femmes et reconnaissent à ces dernières la pleine jouissance de leurs droits.
Les gouvernements, les communautés et les êtres humains peuvent changer le cours des choses.
La communauté internationale dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme célébrée le 08 Mars de chaque année a voulu en cette année 2009 exprimer son ras-le- bol par rapport audit phénomène en choisissant le thème : « Hommes et Femmes unis pour mettre fin à la violence faites aux Femmes et aux Filles ». Une action à l’échelle mondiale pour prévenir et éliminer le phénomène.
L’Association Horizon Développement ne s’était pas mise en marge de l’événement. C’est pourquoi, elle a organisé le Mardi 10 Mars 2009 grâce à l’appui financier du Réseau des Organisations Féminines d’Afrique Francophone (ROFAF), une activité de sensibilisation et de conscientisation des femmes du marché Gbossimé dans le quartier Doumasséssé communément appelé ‘’Adéwui’’ visant à promouvoir les droits humains des femmes.
Le présent rapport expose dans les lignes suivantes, le déroulement de l’activité (I), la méthodologie utilisée (II), les enseignements tirés (III), les recommandations (IV) et la conclusion.
I- DEROULEMENT DE L’ACTIVITE
Les revendeuses du marché Gbossimé dans le quartier Doumasséssé estimées à des milliers sont la cible privilégiée de la séance de sensibilisation et de conscientisation sur les droits humains des femmes et ceci dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme.
Compte tenu de l’étendue du marché, les messages ont été véhiculés par portion, histoire de couvrir toute la zone.
Deux (02) binômes ont été créés composés de quatre (04) parajuristes issues de notre Association.
Tout a commencé à 13h avec l’entrée des quatre (04) animatrices dans le marché Gbossimé munies de deux (02) mégaphones.
Les messages véhiculés exclusivement en langue vernaculaire portaient sur :
- la violence à l’égard des femmes et des filles au Togo ; et
- les droits et devoirs de la femme ;
Halte à la violence contre les femmes.
Beaucoup de femmes ont fait l’objet de violences physiques de la part de leur partenaire masculin à un moment de leur vie.
D’autres formes de violences existent notamment des violences sexuelles, violences psychologiques…
La plupart des temps, la violence s’exerce contre les femmes au sein de la famille et elle est presque exclusivement le fait d’un homme, généralement le partenaire, l’ex-partenaire ou un autre homme que connaît la victime.
Les événements qui déclenchent la violence physique à travers le monde sont :
- soit la femme désobéit ;
- soit elle lui pose des questions à propos d’argent ou de conquêtes féminines ;
- soit elle n’a pas préparé le repas à temps ;
- soit elle ne s’est pas bien occupée des enfants ou du foyer ;
- soit elle refuse d’avoir des relations sexuelles ;
Quant à la violence sexuelle, elle comprend toute une série d’actes notamment les rapports sexuels imposés dans le mariage ou dans une relation de couple, le viol, le harcèlement sexuel, les actes violant l’intégrité des femmes y compris les mutilations sexuelles féminines et le contrôle obligatoire de la virginité.
La violence à l’égard des femmes constitue une violation flagrante des droits de l’homme. C’est un défi planétaire qu’il faudra relever à travers des actions à tous les niveaux.
Une bonne connaissance par les femmes elles-mêmes de leurs droits et devoirs, un soutien pluridisciplinaire permettra à ces dernières de surmonter leurs difficultés. Elles doivent prendre en main leur propre destin.
Des revendeuses ont soulevé des inquiétudes par rapport à la violence et au respect des droits humains des femmes ce qui a permis aux animatrices d’échanger à bâtons rompus avec elles.
La séance de sensibilisation a pris fin aux environs de 16h.
La réalisation de ladite activité a été possible grâce à une méthodologie appropriée.
II- METHODOLOGIE UTILISEE
Notre Association a utilisé l’approche participative qui exige l’implication étroite des bénéficiaires à toutes les étapes du processus et le partenariat pour la mise en œuvre de ce projet.
Ainsi, les Autorités Administratives (Mairie du 5è Arrondissement), les Responsables de l’EPAM (Etablissement Public Autonome de gestion des Marchés de Lomé), le Chef Traditionnel du milieu de même le Comité des Femmes Revendeuses du Marché de Gbossimé ont été associés à l’exécution du projet.
La couverture médiatique a été assurée par deux (02) médias privés qui ont rehaussé l’éclat de la manifestation. Il s’agissait de Radio X-Solaire et du Journal Agni-l’Abeille.Quels en sont les enseignements tirés ?
III- ENSEIGNEMENTS TIRES
Les enseignements tirés dans la réalisation de cette activité se résument en deux (02) points à savoir : les points forts et les points à renforcer.
3-1- POINTS FORTS
- Plus de 1200 femmes revendeuses du marché sensibilisées ;
- Intérêt porté par les femmes revendeuses du marché aux messages véhiculés ;
- Impacts très positifs ressentis à tous les niveaux du marché.
3-2- POINTS A RENFORCER
- Insuffisance des ressources financières allouées ;
IV- RECOMMANDATIONS
Pour juguler le phénomène, des engagements aux niveaux local, national et international s’avèrent indispensables. Les recommandations qui suivent rendent compte de cette nécessité d’adopter des approches collectives et multisectorielles.
- Elaborer et mettre en œuvre un plan d’action national pour la prévention de la violence contre les femmes et les filles ;
- Renforcer les mesures en faveur de ces femmes et filles victimes de la violence ;
- Intégrer la prévention de la violence à l’égard des femmes et les filles dans les politiques sociales et éducatives et promouvoir ainsi l’égalité entre les sexes et l’égalité sociale ;
- Promouvoir les droits humains des femmes.
CONCLUSION
La célébration de la Journée Internationale de la femme a été depuis des années une occasion pour vanter les mérites des femmes.
Cette année 2009, la journée offre l’opportunité d’appeler partout à l’action des femmes et hommes en concentrant les feux sur la problématique de la violence à l’égard des femmes et des filles. Ces violences sapent la contribution des femmes au développement et constituent une sérieuse menace à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Le message du Secrétaire Général des Nations Unies BAN-KI MOON est évocateur :
« Il nous incombe à tous, hommes et femmes, membres des forces armées et des forces de maintien de la paix, simples citoyens et dirigeants de contribuer à mettre un terme à la violence contre les femmes ».
Il faut des efforts soutenus de la part de nombreux secteurs de la société pour susciter un engagement politique en faveur du combat contre la violence à l’égard des femmes.
La violence n’est pas une fatalité. On peut poser de divers actes pour s’attaquer au problème et le prévenir.
Nous adressons nos très profonds et sincères remerciements à toute l’équipe dirigeante du ROFAF pour avoir mis à notre disposition ce financement qui nous a permis de réaliser avec succès ce projet.
Veuillez trouver ici l’expression de notre gratitude et considération.
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